La procureure de Paris, Laure Beccuau, a détaillé les premiers éléments tout en soulignant que le précieux butin reste pour l'heure introuvable.

Dix jours après ce que certains médias qualifient de "casse du siècle", l'enquête a connu une accélération notable.

Selon la procureure de Paris, Laure Beccuau, cinq nouveaux suspects ont été interpellés et placés en garde à vue le 30 octobre. Ces arrestations s'ajoutent à celles de deux premiers hommes, âgés de 34 et 39 ans, interpellés le 25 octobre et depuis mis en examen pour "vol en bande organisée" et "association de malfaiteurs en vue de commettre un crime", puis placés en détention provisoire. Ces derniers, originaires de Seine-Saint-Denis et connus des services de police, auraient "partiellement reconnu les faits".

L'un d'eux a été arrêté à l'aéroport de Roissy alors qu'il s'apprêtait à embarquer pour l'Algérie. Les enquêteurs sont remontés jusqu'à eux grâce à l'analyse de plus de 150 prélèvements ADN effectués sur les lieux, notamment sur un casque de moto et une vitre brisée. Le mode opératoire, qualifié d'"opération commando" par la procureure, a été précisé : le 19 octobre, quatre individus ont utilisé un camion-nacelle pour atteindre la galerie d'Apollon, brisant une fenêtre et les vitrines à la disqueuse en moins de huit minutes. Dans leur fuite, ils ont abandonné la couronne de l'impératrice Eugénie, qui a été endommagée.

Laure Beccuau a souligné qu'à ce stade, "rien ne permet d'affirmer que les malfaiteurs auraient bénéficié d'une complicité quelconque au sein du musée", bien que la piste d'un réseau plus large, voire d'un commanditaire, ne soit pas exclue.

Elle a lancé un appel à la restitution des bijoux, jugés "invendables", tout en se disant "optimiste" quant à l'issue de l'enquête menée par une centaine d'agents de la Brigade de répression du banditisme (BRB) et de l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC).