Cet anniversaire ravive les débats sur les violences policières, les inégalités territoriales et la fracture persistante entre la police et les jeunes des quartiers populaires.

Le 27 octobre 2005, Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, mouraient électrocutés dans un transformateur EDF où ils s'étaient réfugiés pour échapper à un contrôle de police, bien qu'ils n'aient commis aucune infraction.

Ce drame avait mis le feu aux poudres, entraînant des révoltes dans près de 300 communes et la déclaration de l'état d'urgence.

Vingt ans plus tard, une cérémonie d'hommage s'est tenue le 27 octobre 2025 devant le collège que fréquentaient les deux adolescents, où un arbre a été planté.

Les familles et les habitants se sont recueillis, soulignant la nécessité de "refuser l’oubli sans céder à la haine". Des articles et témoignages rappellent que la situation reste tendue. Des acteurs associatifs comme Mohamed Mechmache, cofondateur d'ACLeFeu, estiment que "la fracture entre l'État et les quartiers populaires s'est aggravée". Le rapport entre les jeunes et la police demeure un sujet sensible, marqué par une méfiance persistante.

Des statistiques indiquent que depuis 2005, au moins 162 personnes sont décédées suite à une tentative de contrôle de police. Bien que Clichy-sous-Bois ait connu une importante rénovation urbaine, les problèmes de précarité et de discrimination demeurent.

L'avocat des familles, Jean-Pierre Mignard, a dénoncé un "apartheid judiciaire" après la relaxe définitive des deux policiers poursuivis pour non-assistance à personne en danger.