Des documents, comme un email demandant « Prière d'autoriser le ciment à passer les barrages », illustrent la nature des relations troubles entretenues sur place. Le groupe est soupçonné d'avoir payé pour maintenir l'activité de l'usine, considérée comme un investissement stratégique majeur dans la région. Les accusations sont graves : en plus du financement du terrorisme, la question de la complicité de crimes contre l'humanité est au cœur des débats, bien que cette qualification soit contestée par l'entreprise. Ce procès est particulièrement attendu car il pourrait établir un précédent sur la responsabilité pénale des multinationales opérant dans des zones de conflit. Il devra déterminer si les paiements effectués par Lafarge relevaient d'une tentative de protéger ses salariés ou d'un calcul économique cynique, en pleine connaissance des agissements des groupes armés qu'elle finançait.