Des documents, comme un email demandant « Prière d'autoriser le ciment à passer les barrages », illustrent la nature des relations troubles entretenues sur place. Le groupe est soupçonné d'avoir payé pour maintenir l'activité de l'usine, considérée comme un investissement stratégique majeur dans la région. Les accusations sont graves : en plus du financement du terrorisme, la question de la complicité de crimes contre l'humanité est au cœur des débats, bien que cette qualification soit contestée par l'entreprise. Ce procès est particulièrement attendu car il pourrait établir un précédent sur la responsabilité pénale des multinationales opérant dans des zones de conflit. Il devra déterminer si les paiements effectués par Lafarge relevaient d'une tentative de protéger ses salariés ou d'un calcul économique cynique, en pleine connaissance des agissements des groupes armés qu'elle finançait.
Le procès de Lafarge pour "financement du terrorisme" en Syrie s'ouvre à Paris
Le procès du cimentier Lafarge et de huit de ses anciens cadres et dirigeants s'est ouvert à Paris, une étape majeure dans une affaire judiciaire complexe et sensible. L'entreprise est accusée de « financement du terrorisme » et de complicité de crimes contre l'humanité pour avoir maintenu en activité son usine de Jalabiya, en Syrie, entre 2011 et 2014, en versant des millions d'euros à des groupes armés, dont l'État islamique. Près de neuf ans après le début de l'enquête, ce procès vise à faire la lumière sur les « sombres compromis » passés par la filiale syrienne de Lafarge pour continuer sa production en pleine guerre civile. Afin de garantir la circulation de ses employés et de ses marchandises, l'entreprise aurait versé d'importantes sommes d'argent à divers intermédiaires et groupes djihadistes qui contrôlaient la région.


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