Le 13 novembre, Mehdi Kessaci, 20 ans, a été abattu en pleine rue.

Les enquêteurs privilégient la piste d'un "crime d'avertissement" visant à intimider son frère, Amine, figure de la lutte contre le trafic de drogue à Marseille et fondateur de l'association Conscience. Cet événement tragique s'inscrit dans un contexte de violence endémique, le narcotrafic ayant causé une quinzaine de morts dans la cité phocéenne en 2025. La réaction citoyenne a été immédiate et massive : une marche blanche a réuni 6 200 personnes le 22 novembre, en présence de la mère et du frère de la victime, ce dernier étant désormais placé sous protection policière. "Plus il y aura du monde à la marche, et plus nos vies seront protégées", avait lancé Amine Kessaci.

Sa mère, Ouassila, a livré un témoignage poignant, déclarant avoir le "cœur déchiré".

L'affaire a pris une dimension nationale, poussant le gouvernement à réagir.

Le ministre de l'Intérieur a évoqué un "point de bascule", comparant la menace du narcotrafic à celle du terrorisme. L'enquête, désormais confiée à la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), se concentre sur la piste de la DZ Mafia, une puissante organisation criminelle. L'écrivain Roberto Saviano, spécialiste de la mafia, analyse cet acte comme l'importation en France du "meurtre transversal" mafieux.

Face à cette escalade, les forces de l'ordre à Marseille expriment leur découragement face au manque de moyens, tandis que des maires ruraux se sentent également démunis face à l'expansion du trafic sur leurs territoires.