Un salarié de Sciences-po Paris suspendu après des accusations de harcèlement sexuel sur des lycéennes
Il est visé par deux signalements portant sur « des faits graves d’intimidation, de harcèlement moral et de harcèlement sexuel » sur des élèves. Un salarié de Sciences-po Paris intervenant dans des lycées a été suspendu, a indiqué l’établissement ce lundi, faisant état de sept autres témoignages reçus depuis.« Vendredi 12 décembre dans l’après-midi, la direction de Sciences-po a été informée de deux signalements distincts mettant en cause un membre du personnel administratif » pour des faits « visant des lycéennes d’un lycée partenaire, dans le cadre des Conventions d’Éducation Prioritaire (CEP) », a indiqué Sciences-po Paris dans un communiqué.Reçu le lundi suivant par la direction, le salarié « s’est vu notifier une mise à pied à effet immédiat, dans l’attente des suites de la procédure pouvant conduire à son licenciement », ajoute ce texte.« J’ai appris que je n’étais pas la seule »Ex-enseignant de l’école et chargé de mission intervenant depuis plusieurs années dans le cadre de la politique d’égalité des chances de Sciences-po (présentation et ateliers menés dans quelque 200 lycées), ce salarié a été accusé par une étudiante dans une vidéo publiée sur le réseau social TikTok le 12 décembre.Dans cette séquence, l’ex-lycéenne, aujourd’hui étudiante à Sciences-po Bordeaux, indique avoir été « victime de harcèlement sexuel par un professeur de Sciences-po (Paris) pendant un an et demi », alors qu’elle avait 16 ans.« Il y a une semaine, j’ai appris que je n’étais pas la seule », ajoute-t-elle. Elle affirme qu’on lui a indiqué qu’« il s’était passé la même chose avec une autre fille » dans son ex-lycée, dans la région de Bordeaux.Des messages « toutes les semaines »Alors qu’elle était en terminale, elle raconte avoir eu des échanges avec un professeur de Sciences-po Paris dans le cadre d’un partenariat entre l’école et son lycée. Les messages se sont peu à peu dirigés vers « son physique », « la façon dont elle s’habillait » et « ce qu’elle pouvait faire aux hommes », dit-elle.Elle indique avoir reçu des messages « toutes les semaines » de ce professeur, qui était aussi membre du « jury et relisait les lettres d’admission ».« Les faits sont circonstanciés » et le professeur « n’a pas nié », a indiqué Sciences-po ce lundi. Compte tenu des sept témoignages supplémentaires recueillis, l’école dit réfléchir à saisir le procureur de la République.