Le groupe est accusé d'avoir versé plusieurs millions d'euros à des groupes armés, dont l'État Islamique, pour maintenir en activité sa cimenterie de Jalabiya, au nord du pays.

Lors des audiences, les projecteurs se sont tournés vers les anciens hauts responsables, notamment l'ex-PDG Bruno Lafont.

Ce dernier a maintenu sa ligne de défense, se présentant comme un dirigeant qui ne s'occupait pas des détails opérationnels et qui ne posait "pas de question" sur les arrangements locaux.

Son ancien directeur général adjoint chargé de la Syrie, Christian Herrault, est également au centre des interrogatoires. Le tribunal cherche à déterminer le niveau de connaissance de la direction parisienne sur la nature des groupes qui recevaient les fonds et sur la réalité du contexte sécuritaire sur place. Ce procès est sans précédent en France et pourrait créer un important précédent juridique sur la responsabilité pénale des multinationales et de leurs dirigeants pour des faits commis à l'étranger dans des contextes de conflit armé. Il interroge les limites de l'éthique des affaires face à des impératifs de production et de rentabilité.