Les audiences cherchent à déterminer si les anciens dirigeants avaient conscience de financer des organisations comme l'État Islamique.

Le tribunal correctionnel de Paris examine en détail l'"engrenage" qui a conduit la multinationale à pactiser avec des groupes djihadistes pour assurer la continuité de son activité dans un pays en plein conflit. Les débats se focalisent sur la connaissance qu'avaient les hauts responsables du groupe de la nature des entités auxquelles les paiements étaient versés.

L'ancien PDG, Bruno Lafont, a affirmé lors de son interrogatoire que son directeur général adjoint en charge de la Syrie, Christian Herrault, ne lui avait jamais dit "qu'il fallait s'arrêter". Cette ligne de défense suggère un possible cloisonnement de l'information au sein de la direction. Le procès met en lumière les mécanismes de décision et les dilemmes moraux auxquels l'entreprise a été confrontée, tout en posant la question fondamentale de la responsabilité pénale des dirigeants dans le financement du terrorisme, même indirect. La justice cherche à établir si les dirigeants pouvaient ignorer que leurs intermédiaires traitaient avec des organisations terroristes pour garantir la circulation des salariés et des marchandises, et ainsi maintenir à tout prix l'activité de la cimenterie.