La huitième édition du salon européen du drone, l'UAV Show, s'est tenue à Bordeaux, mettant en lumière une réorientation stratégique majeure de la filière vers les applications militaires. Cet événement a non seulement attiré les professionnels du secteur, mais a également provoqué des actions de protestation de la part de militants opposés à cette militarisation. L'analyse des exposants de cette édition révèle une transformation profonde du secteur : 60 % d'entre eux appartenaient au domaine de la Défense, contre seulement 10 % deux ans auparavant. Cette évolution témoigne de l'influence croissante des budgets militaires, notamment dans le contexte des conflits internationaux comme en Ukraine, qui stimulent l'innovation et la production de drones à double usage, civil et militaire. Plusieurs entreprises de la région Nouvelle-Aquitaine ont ainsi "pivoté" pour capter une partie des investissements massifs annoncés par la France et l'Europe dans ce domaine.
Cependant, cette orientation n'est pas sans susciter de vives critiques. Des activistes ont mené une "action coup de poing" au Palais des congrès de Bordeaux, dénonçant l'utilisation de ces technologies dans des conflits armés, notamment en Palestine, et la place grandissante de l'industrie de l'armement dans la région. Leur manifestation visait à sensibiliser l'opinion publique aux implications éthiques de ce marché en pleine expansion.
L'événement met donc en exergue une tension entre les opportunités économiques et stratégiques pour la filière locale et les préoccupations morales et sociales soulevées par la destination militaire de ces technologies.
En résuméL'UAV Show 2025 à Bordeaux a cristallisé le double visage de l'industrie du drone : un secteur économiquement porteur pour la région, mais dont la militarisation croissante engendre un débat public et éthique de plus en plus prégnant.