Pour pallier ce déficit, les autorités imposaient aux habitants de fournir le gîte aux militaires.

Cette contrainte était loin d'être anodine pour les familles brestoises.

Elle signifiait devoir partager un espace de vie souvent déjà exigu, fournir une partie de ses ressources et cohabiter avec des hommes dont le mode de vie pouvait être très différent. Cette obligation était réglementée, mais elle donnait lieu à de nombreuses tensions et représentait un fardeau économique et social important. Cette pratique illustre les relations complexes entre la population civile et le monde militaire dans une ville de garnison comme Brest. Si l'arsenal et l'activité militaire étaient le moteur économique de la cité, ils généraient aussi des contraintes lourdes pour ses habitants. Ce n'est que progressivement, avec la construction de casernes, que cette obligation a disparu, transformant durablement le rapport entre la ville et son armée.