Basée à Spézet depuis 1957, Coop Breizh était le principal diffuseur pour l'édition régionale, agissant comme une passerelle essentielle entre les éditeurs indépendants et les librairies.
Sa chute, causée par l'effondrement des ventes et l'accumulation des dettes, a été aggravée par la crise générale du livre.
Les conséquences sont immédiates et graves pour le secteur.
Des éditeurs comme Arnaud Elégoet de Bannoù Heol se retrouvent sans relais commercial et avec des stocks à récupérer par voie d'avocat.
Il évoque une perte à la fois économique et humaine : « On connaissait les gens qui y travaillaient.
Leur disparition, c’est celle d’une famille.
» Pour beaucoup, la situation est critique.
Éric Rondel, des éditions Astoure, utilise une métaphore forte pour décrire l'impact : « Si le réseau de distribution disparaît, c’est comme si l’aile de l’oiseau était coupée.
» La faillite entraîne des impayés pour toutes les maisons d'édition, fragilisant l'ensemble de la chaîne du livre. Jean-Marie Goater, de l'Association des Maisons d’Édition en Bretagne (AMEB), souligne également l'inadéquation du modèle économique face aux nouvelles tendances de lecture comme la science-fiction ou les mangas, qui requièrent des moyens que les éditeurs locaux n'ont pas. Seule une quinzaine sur la quarantaine de maisons d'édition affectées pourrait retrouver un distributeur, menaçant les autres de disparition.




