Des cinémas d'art et d'essai ainsi que le groupe Pathé craignent une concurrence déstabilisante pour l'équilibre culturel local.

Le projet de cinéma au sein du centre commercial Neyrpic à Saint-Martin-d'Hères est au cœur d'une bataille juridique initiée par des acteurs établis du secteur dans l'agglomération grenobloise.

Les représentants des cinémas d'art et d'essai et le groupe Pathé ont déposé des recours, estimant que l'arrivée de ce nouveau multiplexe pourrait gravement nuire à l'écosystème existant. La principale crainte est que ce complexe, probablement axé sur une programmation grand public et des blockbusters, ne siphonne une part importante de la clientèle, menaçant ainsi la viabilité économique des salles plus petites et indépendantes. Ces dernières jouent un rôle essentiel dans la diversité culturelle en proposant des films d'auteur, des œuvres étrangères et des documentaires qui peinent à trouver leur place dans les grands circuits commerciaux. L'opposition du groupe Pathé, lui-même un acteur majeur, suggère des inquiétudes quant à une saturation du marché qui pourrait affecter la rentabilité de l'ensemble des exploitants.

Ce conflit illustre une tension classique entre le développement de grands projets commerciaux, conçus pour renforcer l'attractivité d'un pôle comme Neyrpic, et la préservation d'une offre culturelle diversifiée. Les défenseurs du projet mettent en avant la création d'emplois et une offre de loisirs modernisée, tandis que ses détracteurs alertent sur un risque d'uniformisation culturelle. La décision de la justice sera déterminante pour l'avenir du paysage cinématographique de la métropole grenobloise.