Cette situation alarmante touche des filières stratégiques comme la chimie, l'automobile et la santé, et suscite une vive inquiétude chez les syndicats et les élus locaux.

Plusieurs entreprises emblématiques de la région lyonnaise sont en difficulté. La holding ACI Group, qui emploie 1 600 personnes sur une quarantaine de sites, a été placée en redressement judiciaire, entraînant des conséquences en cascade pour ses filiales. Dans le secteur automobile, l'équipementier japonais Jtekt a mis en vente son site d'Irigny, déjà touché par des plans de suppression de postes. La filière chimie est également très affectée : le belge Domo Chemicals a annoncé la suppression de 155 postes à Saint-Fons, tandis qu'Arkema prévoit l'arrêt de deux lignes de production à Oullins-Pierre-Bénite. Dans la santé, l'institut de recherche Bioaster a voté l'arrêt de ses activités, menaçant 91 emplois, et le groupe pharmaceutique Boehringer Ingelheim envisage de supprimer 149 postes en France, dont une partie à Gerland.

Face à cette situation, les syndicats tirent la sonnette d'alarme. La CGT a demandé la tenue d'une table ronde régionale et un moratoire sur les licenciements, soulignant qu'"un emploi supprimé, c’est trois emplois impactés". Les élus reconnaissent un contexte morose.

Stéphanie Pernod, vice-présidente de la Région, parle d'un "creux de la vague", tandis qu'Émeline Baume, pour la Métropole de Lyon, met en avant les efforts pour qu'"un site productif reste productif", malgré des leviers d'action limités face aux décisions de groupes mondiaux.