Le SYTRAL, autorité organisatrice des transports en commun de la métropole lyonnaise, est confronté à une situation financière complexe qui conditionnera l'avenir du réseau. Le débat d'orientations budgétaires pour 2026 révèle un niveau d'investissement record, mais aussi un endettement qui pourrait limiter drastiquement la marge de manœuvre pour de nouveaux projets lors du prochain mandat. Sous la présidence de Bruno Bernard, le niveau d'investissement annuel moyen a plus que doublé, passant de 210 millions d'euros entre 2015 et 2020 à 507 millions entre 2021 et 2026. Ce budget exceptionnel finance des projets structurants comme les tramways T9 et T10, le Tramway Express de l'Ouest Lyonnais (TEOL) et la rénovation de plusieurs lignes de métro. Cependant, cette politique ambitieuse a un coût : la dette de l'organisme devrait atteindre près de 3,3 milliards d'euros.
Bruno Bernard a lui-même prévenu qu'il serait difficile de maintenir un tel rythme d'investissement et d'emprunt.
Dans ce contexte, les promesses électorales de ses opposants sont vivement critiquées. Il qualifie de "science-fiction" ou de "démagogique" les propositions de gratuité partielle ou totale des transports (avancées par Jean-Michel Aulas et LFI) ou le lancement d'un nouveau métro dans l'Est lyonnais. Selon les projections financières du SYTRAL, de telles mesures seraient infinançables sans renoncer à des projets déjà engagés, car elles priveraient l'organisme de recettes essentielles ou ajouteraient des centaines de millions d'euros de dépenses annuelles.
Le prochain mandat semble donc devoir se concentrer sur la finalisation des chantiers en cours plutôt que sur le lancement de nouvelles grandes infrastructures.
En résuméLe SYTRAL est à la croisée des chemins : après un mandat d'investissements massifs, sa capacité d'endettement atteint ses limites, rendant les promesses de nouveaux projets ou de gratuité des transports particulièrement difficiles à financer et plaçant le réalisme budgétaire au cœur de la campagne électorale.