Les organisations professionnelles de l'immobilier et du bâtiment ont tiré la sonnette d'alarme concernant les retards importants dans l'instruction des dossiers d'aide à la rénovation énergétique par la Métropole de Lyon. Cette situation paralyserait des dizaines de chantiers et mettrait en difficulté les entreprises du secteur. L'Union des syndicats de l’immobilier (Unis) et d'autres organisations professionnelles ont dénoncé une situation jugée "critique". Selon elles, le délai d'instruction des dossiers de financement, notamment via le dispositif local Ecoréno'v et les aides déléguées de l'Agence nationale de l'habitat (Anah), a été multiplié par deux ou trois pour atteindre environ un an. Cette lenteur administrative aurait pour conséquence de bloquer une soixantaine d'opérations en copropriété, ce qui représente environ 3 000 logements et un volume de travaux estimé à 75 millions d'euros.
Les entreprises spécialisées voient leur activité paralysée et leurs embauches gelées.
Face à ces accusations, la Métropole de Lyon, par la voix de son vice-président Renaud Payre, a reconnu une "impatience" légitime mais a nuancé sa responsabilité. Il distingue le dispositif local Ecoréno'v des aides de l'Anah, dont la gestion est déléguée à la Métropole. Selon lui, les retards proviennent principalement de l'Anah, qui souffre d'un manque de personnel pour traiter un nombre de dossiers ayant triplé depuis 2020, ainsi que d'une augmentation des dossiers incomplets. La Métropole demande donc au gouvernement une "délégation pleine et entière" des moyens de l'Anah pour accélérer les procédures.
En résuméLes retards dans le versement des aides à la rénovation énergétique à Lyon créent un goulot d'étranglement préjudiciable à la fois pour les copropriétaires, les entreprises du bâtiment et les objectifs climatiques de la collectivité. La situation révèle un conflit de responsabilités entre la Métropole et l'État sur l'allocation des moyens nécessaires pour gérer l'afflux de demandes.