Les professionnels de l'immobilier et du bâtiment de la métropole lyonnaise tirent la sonnette d'alarme face à l'allongement des délais d'instruction des dossiers d'aides à la rénovation énergétique. Ils accusent la Métropole de Lyon de paralyser des dizaines de chantiers, mettant en péril l'activité économique du secteur et les objectifs de transition écologique. L'Union des syndicats de l’immobilier (Unis), rejointe par la fédération BTP Rhône et Métropole et l'Untec, dénonce une situation critique. Les délais pour obtenir les financements via le dispositif Ecoréno'v et les aides de l'Agence nationale de l'habitat (Anah), déléguées à la Métropole, auraient été multipliés par deux ou trois, atteignant désormais près d'un an. Selon les professionnels, une soixantaine d'opérations de rénovation en copropriété seraient bloquées, représentant environ 3 000 logements et 75 millions d'euros de travaux.
Ce "gel massif" a des répercussions directes sur les entreprises locales, dont 30 à 40 % du chiffre d'affaires seraient immobilisés, entraînant un gel des embauches.
Face à un dialogue jugé "quasiment rompu", les organisations professionnelles réclament un "plan d’urgence pour désengorger les services d’instructions".
En réponse, Renaud Payre, vice-président de la Métropole, a exprimé sa compréhension de l'"impatience" des professionnels.
Il a toutefois distingué le dispositif local Ecoréno'v, qu'il juge fonctionnel, des aides de l'Anah. Il attribue les retards de ces dernières à un manque de moyens humains alloués par le gouvernement, alors que le nombre de dossiers a triplé depuis 2020.
Il pointe également une augmentation des dossiers incomplets.
La Métropole demande au gouvernement une "délégation pleine et entière de l’Anah" pour gérer plus efficacement l'enveloppe et les effectifs.
En résuméUn conflit oppose les professionnels du bâtiment et la Métropole de Lyon sur les retards de versement des aides à la rénovation. Tandis que les premiers dénoncent une paralysie administrative locale, la Métropole pointe un manque de moyens de l'Anah au niveau national, une situation qui freine la dynamique de la rénovation énergétique dans l'agglomération.