Le braconnage concerne des espèces prisées comme les oursins, loups, daurades, poulpes ou encore le thon. Les auteurs vont du simple passionné qui vend ses prises "sous le manteau" à ses connaissances, à des réseaux plus structurés qui approvisionnent directement des restaurateurs et des poissonniers peu scrupuleux. Ces derniers sont attirés par des prix attractifs et de "belles pièces".

Ce trafic a des conséquences écologiques graves.

Les braconniers ne respectent ni les quotas, ni les périodes de reproduction, ni les zones protégées comme le Parc national des Calanques.

Didier Réault, président du parc, souligne que certaines espèces protégées comme le mérou sont ciblées.

La surpêche et l'utilisation de techniques destructrices dégradent les fonds marins.

Le risque sanitaire est également non négligeable.

Vendus sans aucun contrôle ni traçabilité, ces produits peuvent être impropres à la consommation, notamment s'ils proviennent de zones polluées comme l'anse de Cortiou.

Enfin, ce milieu illégal génère des tensions et des violences. Les braconniers n'hésitent pas à intimider les pêcheurs professionnels pour éviter d'être dénoncés, par des actes de sabotage comme des moteurs endommagés ou des filets brûlés. Par peur des représailles, les témoins et les commerçants refusent de parler publiquement, illustrant comment cet "halieubanditisme" a adopté les codes d'autres activités criminelles de la ville.