Cette fermeture physique de l'espace public exacerbe les tensions entre les habitants et soulève des questions sur la privatisation croissante de la ville. Le conflit oppose les habitants de la cité-jardin, notamment les nouveaux propriétaires, à ceux des rues avoisinantes.

Le portail, initialement doté d'un portillon puis entièrement soudé, bloque désormais un passage historique, contraignant les résidents extérieurs à un détour de près d'un kilomètre pour accéder aux commerces, à une crèche et à un parc municipal récemment rénové avec des fonds publics. Des habitants dénoncent la création d'un "mur de Berlin" local.

Une résidente, Colette, qui vit dans le quartier depuis soixante ans, se retrouve du "mauvais côté de la barrière".

Les opposants, regroupés en collectif, critiquent une "privatisation de l'espace public" et pointent des votes en assemblée générale qu'ils jugent "irréguliers". La principale motivation des partisans de la fermeture est la recherche de "tranquillité" et la lutte contre les cambriolages, les agressions et le stationnement anarchique. Cependant, les opposants estiment que la véritable raison est de "s'attribuer des places de parking à profusion". Ce phénomène n'est pas isolé : les "résidences sécurisées" représenteraient près de 30 % du parc de logements à Marseille, une tendance importée des "gated communities" américaines qui s'est accélérée depuis les années 2000. La situation est d'autant plus complexe que le bailleur social, Marseille Provence Habitat, détient 52 % des voix mais ne s'est pas opposé aux fermetures successives. Une réunion avec le bailleur est prévue, alors que les tensions locales s'intensifient, marquées par des actes de vandalisme et des menaces.