Sept ans après l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne qui a coûté la vie à huit personnes, Marseille a rendu un nouvel hommage aux victimes. La commémoration de ce drame, qui a profondément marqué la ville, s'est déroulée dans un climat mêlant recueillement, tensions politiques et actions symboliques. La cérémonie annuelle s'est tenue devant la "dent creuse" laissée par les bâtiments détruits, où les familles et les proches ont pu se recueillir. Cette année, l'événement a été marqué par le démarrage des travaux pour la création d'un futur "lieu ressources" de 300 m² sur le site, un projet attendu de longue date par les collectifs de victimes.
Cependant, le souvenir reste douloureux, comme en témoigne Samira, une rescapée alors âgée de 13 ans, qui affirme : "Je ne pourrai jamais retourner vivre rue d'Aubagne".
La commémoration a également été le théâtre d'un affrontement politique.
Le maire de Marseille, Benoît Payan, a profité de l'occasion pour interpeller l'ancienne majorité municipale, déclarant : "Il est temps que ceux qui étaient en responsabilité s'excusent".
Cette déclaration a ravivé les tensions avec l'opposition de droite, qui a critiqué une récupération politique du drame.
Par ailleurs, la situation des survivants et des délogés reste une préoccupation centrale.
Le cas de Reda M., un rescapé reconnu comme victime lors du procès mais menacé d'expulsion, a mobilisé les collectifs, les parlementaires de gauche et le maire lui-même, qui ont uni leurs voix pour demander une grâce présidentielle. Cette affaire illustre les conséquences humaines durables d'une catastrophe qui continue de hanter la mémoire collective marseillaise.
En résuméLa septième commémoration des effondrements de la rue d'Aubagne a souligné la persistance de la douleur et des enjeux politiques liés au drame. Entre le lancement symbolique des travaux du futur lieu de mémoire, les tensions entre la majorité actuelle et l'ancienne, et la mobilisation pour un rescapé menacé d'expulsion, Marseille continue de panser les plaies d'une tragédie qui a mis en lumière la crise du logement indigne.