Le meurtre de Mehdi Kessaci, 20 ans, abattu en plein jour le 13 novembre alors qu'il était au volant de sa voiture, a provoqué une onde de choc dans la cité phocéenne. Totalement inconnu des services de police, il rêvait de devenir gardien de la paix. Sa mort est d'autant plus tragique qu'elle frappe une famille déjà endeuillée par l'assassinat en 2020 de Brahim, le frère aîné d'Amine Kessaci, sur fond de trafic de stupéfiants. Cet événement avait poussé Amine, alors âgé de 17 ans, à fonder l'association "Conscience" pour soutenir les familles de victimes et à s'engager en politique. Devenu une figure médiatique de la lutte contre le narcotrafic et placé sous protection policière, Amine Kessaci pourrait être la cible indirecte de ce nouvel assassinat. Le procureur de la République, Nicolas Bessone, n'exclut pas "l'hypothèse d'un assassinat d'avertissement", ce qui constituerait une escalade sans précédent. Le maire Benoît Payan évoque un "changement de dimension absolument terrifiant", tandis que l'éditorialiste de Paris-Normandie parle d'un processus de "mexicanisation".

Pour Karima Méziène, avocate et militante, "on s'en prend à une famille pour museler la parole", une méthode qui "va refroidir pas mal de monde". Ce drame met en lumière la puissance des réseaux et la vulnérabilité de ceux qui osent les dénoncer, faisant craindre une omerta renforcée parmi les habitants des quartiers touchés.