Le meurtre, survenu en plein jour le 13 novembre, est d'autant plus marquant qu'il ne s'agit pas d'un règlement de comptes classique. La victime, qui aspirait à devenir policier, était le frère d'Amine Kessaci, une figure locale de la lutte contre le trafic de drogue. Les autorités, dont les ministres de l'Intérieur Laurent Nuñez et de la Justice Gérald Darmanin, privilégient la piste d'un « crime d'intimidation » visant à faire taire le militant.

En réponse, une marche blanche historique a rassemblé entre 6 000 et 10 000 personnes le 22 novembre.

De nombreuses personnalités politiques de tous bords, dont la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, le maire de Marseille Benoît Payan, et des chefs de partis comme Marine Tondelier (EELV) et Olivier Faure (PS), étaient présentes, témoignant d'une rare unité.

Le maire a exhorté la foule : « N’ayez pas peur, relevez la tête.

Nous devons leur résister et les combattre, mener une guerre face à ceux qui tuent pour de l’argent ».

La mère de la victime a livré un discours poignant, interpellant directement les criminels.

L'événement a mis en lumière la peur des habitants mais aussi leur détermination, symbolisée par le slogan « Plus d’égalité, moins de criminalité ». Le gouvernement a réagi en qualifiant la menace du narcotrafic d'« au moins équivalente à celle du terrorisme » et a promis des renforts judiciaires et policiers, ainsi que la création d'un parquet national anticriminalité organisée (Pnaco) en 2026, que le maire de Marseille souhaite voir présent dans sa ville.