Cette action en justice, qualifiée de "pédagogique" par la Ville, vise à marquer les esprits et à endiguer un phénomène qui aggrave la crise du logement à Marseille. Les autorités estiment qu'environ 6 000 meublés touristiques sont exploités en violation de la réglementation municipale, qui impose une autorisation de changement d'usage et, dans certains cas, une compensation par la création d'un logement locatif de longue durée. Les cas présentés au tribunal sont emblématiques de cette "industrialisation" de la location saisonnière. Les propriétaires visés possèdent de nombreux biens, transformant des immeubles entiers en quasi-hôtels, au détriment du marché locatif traditionnel. L'un des exemples cités est un immeuble au 31 rue Barthélémy, où les dérives du système sont particulièrement visibles.

Les avocats de la défense ont plaidé la complexité de la réglementation pour justifier les manquements de leurs clients, un argument que la Ville rejette, soulignant que "tous sont dans l'illégalité". Cette démarche s'inscrit dans une stratégie plus large de la municipalité de Benoît Payan pour réguler le marché et lutter contre la spéculation immobilière qui prive les Marseillais de logements abordables. Le procès est perçu comme un test majeur de la capacité de la Ville à faire appliquer ses règles face à la puissance des plateformes de location et aux pratiques de certains investisseurs.