Cette décision sans précédent pour une entreprise de cette envergure a déclenché une vive polémique et une réponse des autorités. La direction d'Orange a justifié la mise en télétravail de ses salariés jusqu'à la mi-décembre par une « montée des tensions » et des incidents répétés, notamment des rixes et des bruits de coup de feu à proximité de ses locaux. Le syndicat CFE-CGC a décrit les abords du site comme un « champ de bataille », affirmant qu'il était impossible de s'y rendre sans se voir proposer de la drogue. Cette situation s'inscrit dans un contexte de guerre de territoire entre des clans connus, comme la DZ Mafia et les Blacks, pour le contrôle des points de deal du secteur, notamment à Félix-Pyat et Saint-Mauront. Bruno Bartocetti, du syndicat Unité SGP Police-FO, évoque un quartier où « les situations peuvent s’envenimer très rapidement » et où « même quand vous n’êtes pas agressé, vous avez le sentiment de l’être ».

Cependant, les services de l'État ont relativisé la gravité des événements immédiats ayant conduit à la fermeture. La préfète de police déléguée, Corinne Simon, a souligné qu'« aucun appel au 17 » n'avait été passé par l'entreprise le jour des faits allégués et a contesté l'idée d'un « affrontement entre bandes rivales », évoquant plutôt une rixe pour un vol de trottinette. Cette divergence de perception a alimenté le débat sur une possible « instrumentalisation politique » du narcotrafic, certains syndicats minoritaires comme la CGT jugeant la fermeture « disproportionnée » dans le contexte des prochaines élections professionnelles et municipales.