Le spectaculaire cambriolage de bijoux de la Couronne au musée du Louvre a provoqué une onde de choc nationale et internationale. Cet événement met en lumière des failles de sécurité majeures au sein de l'un des plus grands musées du monde et a déclenché une crise politique et institutionnelle. Le 19 octobre, un commando a utilisé un camion-élévateur pour atteindre la galerie d'Apollon, brisant une fenêtre et des vitrines à l'aide de disqueuses pour dérober huit joyaux d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. L'opération, d'une durée de sept à huit minutes, a immédiatement soulevé des questions sur la vulnérabilité de l'institution. L'enquête, confiée à la BRB et à l'OCBC, a rapidement progressé avec l'interpellation de deux suspects originaires de Seine-Saint-Denis, connus pour des faits de vol, notamment grâce à l'analyse de plus de 150 prélèvements ADN sur les lieux.
La réaction politique a été vive.
La ministre de la Culture, Rachida Dati, a qualifié le vol d'« échec pour tout le monde », reconnaissant que « des failles sécuritaires ont bien existé ». Une visite de la commission de la Culture du Sénat a abouti à un constat sévère, son président Laurent Lafon estimant que la sécurité de l'établissement n'était « pas conforme à ce qu'on peut attendre d'un musée aujourd'hui ». Lors de son audition au Sénat, la présidente-directrice du Louvre, Laurence des Cars, a reconnu un « échec terrible » mais a aussi souligné l'état de dégradation et d'obsolescence des systèmes de sécurité qu'elle avait constaté à son arrivée en 2021, pointant notamment des caméras « qui ne couvrent pas l'ensemble des façades du Louvre ». Elle a défendu son action en affirmant avoir fait de la sécurité une « urgence absolue » et accéléré l'élaboration d'un schéma directeur de modernisation. En conséquence, les bijoux restants de la galerie ont été transférés sous haute escorte à la Banque de France.
En résuméLe vol au Louvre a révélé de graves lacunes dans la sécurité du musée, entraînant des arrestations rapides mais aussi un débat intense sur la protection du patrimoine national. Les auditions parlementaires et les enquêtes en cours visent à établir les responsabilités et à accélérer une modernisation jugée urgente pour restaurer la confiance.