Le projet vise à réhabiliter l'hôtel particulier, actuellement vacant, pour y aménager 17 logements à loyers modérés, oscillant « entre 6,93 euros et 15,16 euros » le mètre carré.

Ian Brossat, adjoint au logement, défend cette initiative comme un acte fort contre la spéculation immobilière et pour la mixité sociale dans l'un des quartiers les plus onéreux de Paris.

Il affirme que cette opération permet d'éviter que le bâtiment ne devienne une nouvelle résidence secondaire.

Le coût total de l'opération est estimé à 7,6 millions d'euros, dont 2,3 millions de subventions municipales. Cependant, l'opposition, menée par le camp de Rachida Dati, critique vivement ce qu'elle qualifie d'« acte d’une pure démagogie » et de « pur coup de com’ ». Aurélien Véron, porte-parole du groupe Changer Paris, soutient que la vente de cet immeuble de grande valeur aurait pu financer la création d'un nombre bien plus important de logements sociaux dans d'autres arrondissements.

Il cite en exemple les « 48 millions dépensés pour 23 logements avenue George-V ».

Des professionnels de l'immobilier, comme Sébastien Kuperfis, soulignent l'« absurdité économique » du projet, estimant qu'il faudrait 180 ans pour rentabiliser l'investissement avec des loyers aussi bas, contre 25 ans en moyenne pour un investisseur privé.

Cette affaire cristallise la fracture idéologique sur la gestion urbaine parisienne : d'un côté, la promotion symbolique de la mixité sociale dans les quartiers les plus riches ; de l'autre, une approche prônant une plus grande rationalité économique pour répondre à la crise du logement.