Ce modèle, où un exploitant indépendant assume les risques économiques et sociaux tout en conservant l'enseigne du groupe, est au cœur des tensions. Le groupe Pont de Bois, via ses sociétés de gestion comme Almarédis pour Rennes Alma, est engagé dans un bras de fer avec Carrefour concernant les conditions d'approvisionnement et l'équilibre financier des contrats, ce qui avait déjà conduit à des rayons clairsemés et à une action en justice en novembre pour forcer la reprise des livraisons. La mise en redressement judiciaire, qui constate la cessation de paiements, ouvre une période d'observation de six mois.

L'impact social est immédiat et sévère pour les employés, dont près de 240 à Rennes. Au 1er décembre, les salaires de novembre n'avaient toujours pas été versés, créant une situation critique pour de nombreux foyers.

Une employée confie : « On a des crédits, des loyers, des enfants, et on se demande comment on va boucler le mois ».

L'inquiétude est également palpable chez les commerçants de la galerie marchande d'Alma, qui craignent les répercussions sur l'attractivité du centre.

Plusieurs scénarios sont désormais envisageables : un plan de continuation, une cession à un repreneur ou, dans le pire des cas, une liquidation judiciaire.