Le placement en redressement judiciaire de l'hypermarché Carrefour du centre commercial Alma à Rennes suscite une vive inquiétude parmi ses 240 salariés et les commerçants de la galerie. Cette situation met en lumière les tensions du modèle de location-gérance et plonge l'un des plus grands magasins de la région dans l'incertitude. L'annonce, faite fin novembre 2025, a pris de court les employés, qui ont appris la nouvelle par courriel et ont été confrontés à des retards dans le versement de leurs salaires de novembre. La société gestionnaire du site, Almarédis, filiale du groupe familial finistérien Pont de Bois, a été placée en redressement pour une période d'observation de six mois. Cette décision du tribunal de commerce de Rennes intervient dans un contexte de conflit commercial entre le groupe Pont de Bois et Carrefour concernant les conditions d'approvisionnement, qui avait déjà entraîné des rayons clairsemés et une action en justice pour forcer la reprise des livraisons.
La situation affecte également trois autres hypermarchés du même groupe en Bretagne.
Pour les salariés de Rennes, l'incertitude est totale.
« On a des crédits, des loyers, des enfants, et on se demande comment on va boucler le mois », confie une employée, décrivant une ambiance où les équipes « tiennent par solidarité, mais avec la boule au ventre ».
Les commerçants de la galerie marchande s'inquiètent également de l'avenir de cette locomotive commerciale essentielle à leur activité. L'avenir du site dépendra désormais de la capacité à présenter un plan de redressement ou de cession crédible, sous le contrôle d'un administrateur judiciaire.
En résuméLa mise en redressement judiciaire de Carrefour Alma constitue un choc économique et social majeur pour Rennes, illustrant les fragilités du modèle de franchise dans la grande distribution et laissant des centaines de salariés et de commerçants dans l'attente de solutions pour pérenniser leur activité.