L'Union européenne a franchi une étape décisive pour assécher les revenus de guerre de la Russie en approuvant le principe d'une interdiction des importations de gaz naturel russe d'ici fin 2027. Cette mesure, adoptée malgré l'opposition de pays comme la Hongrie et la Slovaquie, marque une volonté de mettre fin à une dépendance énergétique stratégique et de renforcer les sanctions contre Moscou. Lors d'une réunion des ministres de l'Énergie à Luxembourg le 20 octobre, une majorité qualifiée d'États membres a donné son feu vert politique à cette interdiction progressive.
La mesure, qui doit maintenant être négociée avec le Parlement européen, vise à priver la Russie d'une source de financement majeure, les achats de gaz russe par l'UE représentant encore environ 15 milliards d'euros par an. Depuis l'invasion de l'Ukraine, l'UE a considérablement réduit sa dépendance, la part du gaz russe dans ses importations passant de 45 % en 2021 à 19 % en 2024.
Cependant, des pays enclavés comme la Hongrie et la Slovaquie restent fortement dépendants et se sont opposés à la mesure, mais ont été mis en minorité. Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a affirmé que cette décision allait « tuer » la sécurité d'approvisionnement de son pays.
Le plan prévoit une extinction progressive des contrats existants, avec un arrêt des nouveaux contrats dès 2026, pour atteindre un sevrage complet fin 2027. Le Parlement européen souhaite même une échéance plus rapide, dès début 2026.
En résuméCette décision historique marque un tournant dans la politique énergétique et de sanctions de l'Union européenne. En s'engageant à se sevrer du gaz russe, l'UE renforce sa souveraineté stratégique et intensifie la pression économique sur le Kremlin, malgré les défis que cela représente pour la sécurité d'approvisionnement de certains de ses membres.