L'Union européenne a franchi une étape décisive vers son indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie en approuvant le principe d'une interdiction des importations de gaz naturel russe d'ici la fin de 2027. Cette mesure vise à priver Moscou d'une source de revenus majeure finançant sa guerre en Ukraine, bien qu'elle ait rencontré l'opposition de certains États membres. Lors d'une réunion des ministres européens de l'Énergie à Luxembourg le 20 octobre, une majorité qualifiée d'États membres a validé la proposition de la Commission européenne. Ce plan prévoit un arrêt progressif des contrats existants, avec une extinction des contrats de long terme au 1er janvier 2028, l'objectif politique étant une fin des importations dès 2027. Cette décision s'inscrit dans la continuité des efforts de l'UE pour se sevrer des hydrocarbures russes depuis 2022. Si les importations de pétrole ont été presque totalement stoppées, le gaz russe représentait encore 19 % des importations de l'UE en 2024, contre 45 % en 2021.
Ces achats représentent environ 15 milliards d'euros par an pour le Kremlin.
Cependant, la Hongrie et la Slovaquie, pays enclavés et fortement dépendants du gaz russe, se sont opposées à la mesure mais ont été mises en minorité.
Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a affirmé que cette décision allait « tuer » la sécurité d'approvisionnement de son pays.
La mesure doit maintenant être négociée avec le Parlement européen, qui souhaiterait une interdiction encore plus rapide, dès le 1er janvier 2026. L'UE devra accélérer la diversification de ses sources d'approvisionnement, notamment via le GNL et les partenariats avec des pays comme la Norvège, pour compenser les volumes russes.
En résuméLes États membres de l'UE ont approuvé à la majorité une interdiction des importations de gaz russe d'ici fin 2027, une mesure clé pour réduire les revenus de guerre de Moscou. Malgré l'opposition de la Hongrie et de la Slovaquie, cette décision marque une étape majeure vers l'indépendance énergétique européenne, bien que sa mise en œuvre dépende encore de négociations avec le Parlement.