Lors du Conseil européen du 23 octobre, les discussions sur le financement à long terme de l'Ukraine ont été dominées par ce projet inédit.
Le mécanisme proposé consisterait à ce qu'Euroclear, la société de dépôt basée à Bruxelles où sont immobilisés quelque 180 milliards d'euros d'actifs de la Banque centrale russe, prête ces fonds à la Commission, qui accorderait à son tour un "prêt de réparation" à Kiev.
Ce prêt ne serait remboursable par l'Ukraine que si Moscou lui versait des réparations de guerre.
Cependant, le Premier ministre belge, Bart De Wever, a bloqué l'adoption d'un accord de principe, jugeant le plan "complètement fou" et un "territoire inexploré" sur le plan juridique. Il a posé trois conditions à son accord : une mutualisation totale des risques financiers en cas de réclamation de Moscou, la garantie que tous les États membres contribueraient à un éventuel remboursement, et l'assurance que tous les pays détenant des avoirs russes agiraient de concert. La Belgique craint d'assumer seule les conséquences juridiques et financières, qui pourraient s'élever à un tiers de son PIB.
Face à ce blocage, les dirigeants européens ont reporté leur décision à leur prochain sommet en décembre, se contentant d'inviter la Commission à "explorer les moyens de financer l'Ukraine".
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, présent à Bruxelles, avait pourtant plaidé pour une décision rapide, déclarant : "les avoirs russes doivent être pleinement utilisés pour se défendre contre l'agression russe".












