La candidature de l'Ukraine à l'Union européenne progresse, mais Bruxelles met en garde contre un possible recul en matière de lutte contre la corruption, un enjeu crucial pour la poursuite du processus. Cette dynamique souligne la double bataille de l'Ukraine : une pour sa souveraineté et une autre pour sa transformation démocratique interne. La Commission européenne, par la voix de la commissaire à l'élargissement Marta Kos, a salué « l'engagement remarquable » de l'Ukraine sur la voie de l'adhésion, malgré les défis imposés par la guerre. Cependant, elle a immédiatement tempéré cet éloge en soulignant qu'il sera « essentiel de maintenir cet élan et de prévenir tout risque de retour en arrière, en particulier en matière de lutte contre la corruption ».
Cette préoccupation fait suite à un incident durant l'été où le président Volodymyr Zelensky a tenté d'asseoir un contrôle politique sur les agences anti-corruption, une décision sur laquelle il est revenu face aux protestations internationales.
Le rapport d'élargissement de la Commission, bien que globalement positif, réitère cet avertissement, appelant à une « inversion décisive des tendances négatives récentes » dans ce domaine. La situation de l'Ukraine est comparée à celle d'autres pays candidats : la Moldavie est louée pour sa « vitesse accélérée », tandis que la Géorgie est critiquée pour un « grave recul démocratique », la qualifiant de « pays candidat de nom seulement ». Pour Kiev, l'enjeu est donc de prouver que les réformes ne sont pas seulement cosmétiques mais bien ancrées dans une volonté de transformation profonde de l'État, une condition sine qua non pour que son avenir européen se concrétise.
En résuméL'Ukraine avance sur le chemin de l'adhésion à l'UE, faisant preuve d'une forte volonté politique. Néanmoins, ce parcours est conditionné par des réformes de fond, notamment une lutte crédible et soutenue contre la corruption, un point sur lequel l'UE maintient une vigilance et une pression constantes.