Cependant, le projet se heurte à d'importantes réticences internes, notamment de la part de la Belgique et de la Slovaquie, menaçant le calendrier et le soutien financier international à Kiev. Au cœur de la stratégie de soutien de l'Union européenne à l'Ukraine se trouve un ambitieux plan financier visant à fournir un prêt de 140 milliards d'euros pour combler le déficit budgétaire de Kiev. Ce prêt serait garanti non pas par la saisie, mais par l'utilisation des revenus générés par les actifs de l'État russe immobilisés dans l'UE, dont la majorité est détenue par le dépositaire financier Euroclear, basé en Belgique.

Toutefois, cette initiative se heurte à des obstacles politiques et juridiques significatifs.

La Belgique, dirigée par Bart De Wever, exprime de vives inquiétudes quant aux risques financiers et légaux auxquels le pays pourrait être exposé si Moscou intentait des poursuites judiciaires. De son côté, le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a clairement indiqué son opposition, déclarant que son pays "ne participera à aucun montage juridique ou financier visant à saisir des avoirs gelés si ces fonds devaient être consacrés aux dépenses militaires en Ukraine".

Ces divisions internes retardent l'approbation du prêt, ce qui accroît la pression sur l'UE.

Le commissaire à l'Économie, Valdis Dombrovskis, a souligné l'urgence de la situation : "Plus nous accumulons de retards, plus la situation deviendra difficile". En effet, le soutien continu du Fonds Monétaire International (FMI) à l'Ukraine est conditionné à la finalisation de ce prêt européen, ce qui en fait un dossier critique pour la viabilité économique du pays en guerre.