Alors que l'Ukraine progresse sur la voie de l'adhésion à l'Union européenne, Bruxelles et des voix de l'opposition interne tirent la sonnette d'alarme. Des inquiétudes persistent concernant la lutte contre la corruption et un possible "recul démocratique" qui pourrait entraver le processus. Dans son dernier rapport sur l'élargissement, la Commission européenne, par la voix de la commissaire Marta Kos, a salué l'engagement de l'Ukraine sur la voie de l'UE malgré la guerre. Néanmoins, elle a souligné qu'il serait "essentiel de maintenir cet élan et de prévenir tout risque de retour en arrière, notamment en matière de lutte contre la corruption". Cette mise en garde fait écho à une controverse estivale concernant une tentative de saper l'indépendance des agences anti-corruption ukrainiennes, une décision finalement annulée par le président Zelensky face au tollé international.
Ces préoccupations sont relayées sur la scène politique intérieure ukrainienne.
L'ancien président et actuel chef de l'opposition, Petro Porochenko, a vivement critiqué son successeur, l'accusant de dérive autoritaire.
"Alors que nous combattons l'autocratie russe, nous ne pouvons pas nous permettre de dériver vers des pratiques autocratiques chez nous", a-t-il déclaré, ajoutant que "saper notre démocratie affaiblirait l'Ukraine bien plus que n'importe quelle critique extérieure".
Il dénonce une utilisation des poursuites pénales et des sanctions pour réprimer les opposants politiques et les journalistes indépendants. Cette tension entre les exigences de l'UE et les luttes de pouvoir internes place l'Ukraine à un carrefour critique, où la poursuite des réformes de l'État de droit est aussi vitale que l'effort de guerre.
En résuméLa candidature de l'Ukraine à l'UE est à un moment charnière. Si des progrès sont reconnus, la lutte contre la corruption et la consolidation de l'État de droit restent des défis majeurs, dont la résolution est essentielle pour convaincre les partenaires européens et contrer les critiques internes.