Le parcours de l'Ukraine vers l'adhésion à l'Union européenne progresse, mais il est de plus en plus assombri par des inquiétudes concernant le recul démocratique et la persistance de la corruption. La Commission européenne et des figures de l'opposition ukrainienne, comme l'ancien président Petro Porochenko, tirent la sonnette d'alarme sur des pratiques jugées préoccupantes pour l'état de droit. Dans son dernier rapport d'élargissement, la Commission européenne, par la voix de la commissaire Marta Kos, a salué "l'engagement remarquable" de l'Ukraine sur la voie de l'adhésion malgré la guerre. Néanmoins, elle a souligné qu'il serait "essentiel de maintenir cet élan et de prévenir tout risque de retour en arrière, en particulier en matière de lutte contre la corruption". Ces avertissements font écho aux critiques virulentes de l'opposition interne.
Petro Porochenko a accusé l'administration de Volodymyr Zelensky d'utiliser les sanctions et les poursuites pénales ciblées pour "supprimer les journalistes indépendants, les agences anti-corruption et l'opposition politique". Il affirme que les alliés de l'Ukraine ne peuvent plus se contenter de "déclarations tièdes sur l'importance des valeurs fondamentales". L'inculpation récente de Volodymyr Kudrytskyi, ancien dirigeant respecté de la compagnie d'électricité nationale et critique de la politique énergétique de Zelensky, est citée comme un exemple de cette dérive. Cette affaire, ainsi qu'une tentative controversée du gouvernement en juillet de réduire l'indépendance des agences anti-corruption, a terni l'image de Kiev.
Porochenko prévient que ce recul démocratique "donne des arguments à ceux à l'étranger, en particulier à la propagande russe, pour contester le soutien à l'Ukraine" et démoralise les Ukrainiens eux-mêmes.
En résuméBien que la voie de l'Ukraine vers l'UE soit ouverte, son succès dépend de sa capacité à répondre aux sérieuses préoccupations concernant l'état de droit et la corruption. La tension entre l'unité en temps de guerre et le respect des principes démocratiques devient un défi majeur, scruté de près par Bruxelles et l'opposition nationale, ce qui pourrait influencer le rythme de son intégration européenne.