Un scandale de corruption de grande ampleur, estimé à 100 millions de dollars, secoue le secteur énergétique ukrainien et éclabousse l'entourage du président Zelensky. Cette affaire met à l'épreuve la crédibilité du gouvernement de Kiev et suscite l'inquiétude de ses partenaires occidentaux au moment où l'aide financière est cruciale. Au cœur de cette affaire, révélée par le Bureau national de lutte contre la corruption (NABU) et le Parquet spécialisé (SAP) dans le cadre de l'"Opération Midas", se trouve un réseau criminel présumé qui aurait manipulé des contrats au sein de l'opérateur nucléaire public Energoatom. L'objectif aurait été d'extraire des pots-de-vin représentant 10 à 15 % de la valeur des contrats, pour un montant total blanchi d'environ 100 millions de dollars. L'enquête a impliqué des personnalités de premier plan, dont le ministre de la Justice German Galushchenko (ancien ministre de l'Énergie) et la ministre de l'Énergie Svitlana Hrynchuk, qui ont été démis de leurs fonctions. Le cerveau présumé de l'opération, l'homme d'affaires Tymur Mindich, ancien partenaire commercial de Volodymyr Zelensky dans sa société de production Kvartal 95, a fui en Israël juste avant les premières perquisitions.
Le président Zelensky a réagi en imposant des sanctions à son encontre.
Le gouvernement a promis une réponse ferme, la Première ministre Yuliia Svyrydenko déclarant : "nous devons combattre la corruption avec la même détermination que nous combattons la menace extérieure".
Ce scandale survient au pire moment pour l'Ukraine, qui fait face à une grave crise budgétaire et presse ses alliés de débloquer un prêt de 140 milliards d'euros financé par les avoirs russes gelés.
Les partenaires européens, comme l'a souligné le chancelier allemand Friedrich Merz, attendent désormais de Kiev des "mesures et des réformes anticorruption" vigoureuses pour garantir la bonne utilisation des fonds. Un haut fonctionnaire de l'UE a qualifié la corruption endémique révélée de "révoltante", suggérant que la Commission devra réévaluer la manière dont elle alloue les fonds au secteur énergétique ukrainien.
En résuméCe scandale de corruption constitue un test majeur pour les institutions ukrainiennes et la détermination du gouvernement à assainir ses pratiques. La gestion de cette crise est fondamentale pour maintenir la confiance des partenaires internationaux, dont le soutien financier reste indispensable à la survie du pays.