Cette crise des ressources humaines suscite une vive inquiétude au sein du commandement ukrainien et de ses alliés, comme l'Allemagne.

Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a tiré la sonnette d'alarme dans une interview, reconnaissant que le pays fait face à d'"énormes problèmes de soldats". Cette situation met en lumière l'usure des forces ukrainiennes après presque quatre ans de guerre et le déséquilibre démographique face à la Russie, qui peut mobiliser des effectifs bien supérieurs.

La crise est exacerbée par un phénomène récent : une augmentation notable du nombre de jeunes hommes ukrainiens cherchant refuge dans l'Union européenne. Les chiffres officiels de septembre montrent une hausse de 49 % des demandes de protection temporaire, coïncidant avec un décret gouvernemental autorisant les hommes âgés de 18 à 22 ans à quitter le pays.

L'Allemagne et la Pologne ont enregistré les plus fortes augmentations. Cette tendance a provoqué une réaction politique en Allemagne, où le chancelier Friedrich Merz a directement demandé au président Zelensky de "veiller à ce que les jeunes hommes... ne viennent pas en Allemagne en grand nombre" et qu'ils "servent leur pays". Cette préoccupation est alimentée par la crainte que l'opinion publique allemande ne se retourne contre le soutien à Kiev si de jeunes Ukrainiens sont perçus comme évitant le service militaire.

Face à cette pénurie, des débats ont lieu en Ukraine sur la nécessité d'abaisser l'âge de la mobilisation, actuellement fixé à 25 ans. Vitali Klitschko a suggéré qu'il pourrait être abaissé "d'un an ou deux, à 23 ou 22 ans", tout en reconnaissant la jeunesse des conscrits potentiels.