L'opposition de la Belgique et les menaces de veto de la Slovaquie et de la Hongrie créent une course contre la montre alors que Kiev risque une crise de liquidités au printemps 2026. L'initiative, présentée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen comme le moyen "le plus efficace" de soutenir l'Ukraine, propose d'utiliser les revenus générés par les quelque 200 milliards d'euros d'actifs de la banque centrale russe immobilisés en Europe. Ces fonds serviraient de garantie pour un prêt majeur destiné à couvrir les besoins financiers de Kiev.
Cependant, le projet est au point mort.
La Belgique, où est basée la société de services financiers Euroclear qui détient la majorité de ces actifs, refuse de donner son feu vert sans garanties solides de la part des autres États membres. Bruxelles craint des risques juridiques et financiers considérables, notamment des poursuites de la part de la Russie et des mesures de rétorsion. La situation est encore compliquée par la position de la Slovaquie et de la Hongrie.
Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a déclaré que son pays s'opposerait à l'utilisation de ces fonds pour des dépenses militaires, tandis que Budapest et Bratislava disposent d'un droit de veto sur le renouvellement des sanctions qui maintiennent les actifs gelés. Face à ce blocage, la Commission explore des alternatives, comme l'émission d'une dette commune de l'UE ou des contributions directes des budgets nationaux, mais ces options sont jugées "désagréables" par des pays lourdement endettés comme la France et l'Italie.
L'urgence est palpable : sans une nouvelle injection de liquidités, l'Ukraine pourrait se retrouver à court de fonds dès le mois d'avril 2026.












