Le retour au pouvoir de Robert Fico en Slovaquie marque un changement notable dans la politique du pays vis-à-vis de la guerre en Ukraine, avec une position plus réservée sur le soutien à Kiev et plus conciliante envers Moscou. Cette nouvelle orientation politique pourrait compliquer les efforts de l'Union européenne pour maintenir un front uni contre la Russie. Un des premiers signes de ce changement a été la décision du parquet de Bratislava de classer sans suite une plainte pénale déposée par le nouveau ministère de la Défense. Cette plainte visait l'ancien gouvernement pour avoir fait don de sa flotte d'avions de chasse MiG-29 à l'Ukraine au printemps 2023.
Le parquet a conclu que cet acte ne constituait pas une infraction pénale et n'avait causé aucun préjudice à la Slovaquie.
Plus significativement, le Premier ministre Fico a exprimé son opposition à l'utilisation des avoirs russes gelés pour financer les dépenses militaires de l'Ukraine. "La Slovaquie ne participera à aucun montage juridique ou financier visant à saisir les avoirs gelés si ces fonds devaient être dépensés pour les coûts militaires en Ukraine", a-t-il déclaré.
Cette position fait de la Slovaquie, avec la Hongrie, un obstacle potentiel majeur au plan de l'UE de fournir un prêt de 140 milliards d'euros à Kiev. Le gouvernement de Robert Fico a toujours entretenu des liens chaleureux avec la Russie et a souvent menacé d'utiliser son veto pour bloquer les sanctions de l'UE contre Moscou, monnayant son accord contre des concessions sur d'autres dossiers. Cette posture crée des frictions au sein de l'UE et pourrait affaiblir la pression collective exercée sur le Kremlin.
En résuméLe virage politique de la Slovaquie sous Robert Fico introduit une nouvelle source de division au sein de l'Union européenne. Son opposition à certaines formes de soutien à l'Ukraine et sa rhétorique pro-russe menacent de saper la cohésion européenne et de compliquer la mise en œuvre de politiques communes cruciales pour aider Kiev.