Cette séquence a mis en lumière les craintes européennes d'un accord conclu au-dessus de leur tête entre Washington et Moscou. La révélation du plan américain en 28 points, jugé "scandaleux" et partial en faveur de la Russie, a provoqué un "effet de sidération" à Bruxelles et dans les capitales européennes. Les Européens ont été particulièrement choqués par les clauses prévoyant des cessions de territoire ukrainien, une limitation de son armée et des dispositions financières permettant aux États-Unis de profiter de la reconstruction.
Face à ce qu'ils considéraient comme un "non-starter", les principaux dirigeants, dont Emmanuel Macron, Friedrich Merz et Keir Starmer, ont organisé des discussions d'urgence en marge du sommet du G20 en Afrique du Sud.
Leur objectif était double : formuler des contre-propositions et obtenir un siège à la table des négociations.
Cette mobilisation a porté ses fruits, puisque des représentants de l'UE, du Royaume-Uni, de la France et de l'Allemagne ont finalement été inclus dans les pourparlers de Genève. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué cette inclusion comme une "présence européenne forte" et a défini les lignes rouges du bloc : "les frontières ne peuvent être changées par la force" et il ne peut y avoir de "limitations aux forces armées ukrainiennes".
Elle a martelé le principe : "Rien sur l'Europe sans l'Europe, rien sur l'OTAN sans l'OTAN".
Malgré ce succès diplomatique, la position du Kremlin, qui a rejeté les amendements européens tout en jugeant le plan américain original "acceptable", souligne la difficulté pour l'Europe de s'imposer comme un interlocuteur central face à un axe Washington-Moscou.












