D'une part, la Commission européenne pousse pour utiliser environ 140 à 185 milliards d'euros d'avoirs russes gelés afin de garantir un prêt de réparation à l'Ukraine, confrontée à un déficit budgétaire considérable. Ce plan se heurte cependant à la forte résistance de la Belgique, où la plupart de ces fonds sont détenus par la chambre de compensation Euroclear.

Le Premier ministre belge, Bart De Wever, craint les risques juridiques et les représailles de Moscou, bloquant ainsi une décision qui requiert l'unanimité.

D'autre part, l'UE s'oppose fermement à toute impunité pour les crimes commis par la Russie. Le plan de paix américain initial aurait inclus une « amnistie complète pour les actions commises pendant la guerre », une idée qualifiée d'« erreur historique aux proportions énormes » par le commissaire européen Michael McGrath. Cette position est partagée par des acteurs de la société civile, comme la lauréate du prix Nobel de la paix Oleksandra Matviichuk, qui avertit qu'une telle amnistie encouragerait d'autres régimes autoritaires. Ces deux dossiers illustrent la tentative de l'UE d'utiliser son poids financier et ses principes juridiques pour influencer l'issue du conflit, malgré son rôle secondaire dans les négociations diplomatiques directes menées par Washington.