Cependant, le processus est marqué par des tensions, une méfiance mutuelle et des positions de départ qui semblent difficilement conciliables, notamment sur la question cruciale des territoires occupés. L'initiative américaine, menée par l'envoyé spécial Steve Witkoff et Jared Kushner, a débuté avec un plan de 28 points qui a alarmé Kiev et ses alliés européens en raison de ses concessions jugées trop favorables à Moscou, incluant des cessions territoriales et une interdiction d'adhésion à l'OTAN. Face à ces critiques, des pourparlers à Genève, impliquant des négociateurs ukrainiens et européens, ont abouti à une version amendée de 19 points, qualifiée de "cadre actualisé et affiné".

Malgré ces ajustements, le point de friction majeur demeure.

Une rencontre à Moscou entre M. Witkoff et le président Vladimir Poutine n'a abouti à "aucun compromis" sur la question des territoires occupés par la Russie. Le Kremlin, tout en qualifiant l'échange de "constructif" et "utile", maintient une ligne dure, exigeant le retrait des forces ukrainiennes des régions que la Russie revendique. Du côté ukrainien, le président Zelensky se montre ouvert au dialogue mais exprime la crainte que les États-Unis ne négocient un accord directement avec la Russie sans son consentement.

Il a fermement rappelé sa ligne rouge : tout accord doit comporter des garanties de sécurité solides pour prévenir une nouvelle agression.

"Nous devons arrêter la guerre de telle manière que dans un an, la Russie ne revienne pas avec une troisième invasion", a-t-il déclaré. La position américaine, exprimée par le secrétaire d'État Marco Rubio, complique la situation, stipulant que de telles garanties ne seraient discutées qu'après la signature d'un accord de paix.

L'Ukraine se retrouve ainsi sous une pression immense, prise en étau entre la réalité militaire et les manœuvres géopolitiques complexes des grandes puissances.