L'Europe et l'Ukraine s'efforcent de ne pas être marginalisées dans des négociations perçues comme existentielles pour leur sécurité. Le projet initial de 28 points, élaboré par l'envoyé américain Steve Witkoff et le négociateur russe Kirill Dmitriev, a été largement critiqué pour les concessions importantes qu'il exigeait de l'Ukraine, notamment l'abandon de territoires non encore occupés par les forces russes et la formalisation de sa non-adhésion à l'OTAN. Face à ce que la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas, a qualifié de pression exercée sur "la victime [...] pour qu'elle fasse des concessions", les dirigeants ukrainiens et européens ont fait front commun. Des réunions successives, notamment en Floride et à Genève, ont permis de faire évoluer le texte vers une version révisée de 19 points, jugée plus acceptable par Kiev. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, bien que confronté à ce qu'il a décrit comme le "moment le plus difficile de l'histoire", a souligné que le plan s'était "amélioré" mais que "le processus n'est pas terminé, la question territoriale est la plus difficile". De son côté, le président français Emmanuel Macron a insisté sur le fait qu'il n'y a "pas aujourd'hui un plan qui soit finalisé sur les questions des territoires" et que celles-ci "ne peuvent être finalisées que par le président Zelensky". Cette mobilisation diplomatique vise à garantir que toute résolution du conflit préserve la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine, tout en assurant que Kiev puisse négocier "depuis une position de force", comme l'a souligné le ministre suédois de la Défense, Pål Jonson.