Varsovie est "furieuse d'être reléguée sur la touche diplomatique" après avoir été absente de deux réunions cruciales : un sommet sur la paix à Genève et une réunion de coordination à Londres entre le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Ukraine. Cette exclusion est un "coup dur" pour un pays qui accueille un million de réfugiés ukrainiens, sert de hub logistique essentiel et est le plus gros dépensier de l'OTAN en proportion de son PIB.

L'opposition nationaliste polonaise a immédiatement blâmé le Premier ministre libéral Donald Tusk pour cette "incompétence".

Les raisons de cette marginalisation sont multiples. L'influence de la Pologne a diminué car ses stocks d'armes de l'ère soviétique sont épuisés, et les discussions se concentrent désormais sur les pays capables de fournir des systèmes d'armes avancés et des troupes pour de futures missions de maintien de la paix. Un ancien Premier ministre polonais a résumé la situation : "Les Américains ne veulent pas de nous, les dirigeants européens ne veulent pas de nous, Kiev ne veut pas de nous". La situation est compliquée par la politique intérieure polonaise, avec une difficile cohabitation entre le gouvernement de Tusk et le président nationaliste Nawrocki, ce qui amène un diplomate occidental à se demander : "Le problème est de savoir qui parle au nom de la Pologne".