Cet échec, malgré la forte pression de Kiev, illustre les craintes juridiques et géopolitiques qui freinent une action plus audacieuse de l'UE contre Moscou. L'idée de saisir les plus de 200 milliards d'euros d'actifs souverains russes immobilisés en Europe, principalement en Belgique, était présentée comme une solution pour faire payer la guerre à son auteur.

Le président Zelensky avait plaidé avec insistance pour cette mesure, affirmant qu'une absence de décision serait "un gros problème" pour Kiev.

Le plan, soutenu par la Commission européenne et l'Allemagne, s'est heurté à une forte opposition. La Belgique, où se trouve la majorité de ces fonds via l'organisme Euroclear, a refusé par crainte de représailles de la part de la Russie et de contestations juridiques. Vladimir Poutine avait d'ailleurs menacé l'Europe de "lourdes conséquences" en cas de recours à ces actifs.

Le front du refus s'est élargi avec l'Italie, la Bulgarie, Malte et la République tchèque rejoignant l'opposition, en partie sous l'influence de l'administration Trump qui poussait en coulisses les gouvernements européens à rejeter le plan.

Face à ce blocage, les dirigeants européens ont dû se rabattre sur un "plan B", celui d'un emprunt commun, remettant à plus tard la question explosive des avoirs russes.