Ces « blessures invisibles » ou « blessures de l'âme » représentent un coût humain durable et complexe du conflit le plus long qu'ait connu Israël depuis sa création. Depuis l'attaque du 7 octobre 2023, les services de santé militaires ont recensé 9 000 demandes de reconnaissance de « souffrances psychiques », un chiffre sans commune mesure avec les 159 cas reconnus après la guerre de Gaza de 2014. Des soldats témoignent de fantômes qui les poursuivent, comme le capitaine Israël Ben Shitrit qui entend toujours « le cri de mon soldat appelant à l'aide ».
Les déclencheurs sont nombreux, des bruits d'hélicoptères aux flashbacks des combats à Khan Younès.
Le TSPT ne se manifeste pas seulement par des suicides, qui ne sont que « la partie visible de l'iceberg » selon le psychologue Tuly Flint, mais aussi par une augmentation de la violence, notamment domestique, et la dislocation de familles.
Face à ce drame, des initiatives citoyennes voient le jour.
Tom Wasserstein, dont le frère Roï s'est suicidé après plus de 300 jours de service comme infirmier à Gaza, met en place des maisons d'accueil pour les militaires brisés. Des soldats souffrant de TSPT ont même installé une tente devant le Parlement pour dénoncer le manque de reconnaissance de leurs traumatismes et exiger une meilleure prise en charge. Ils demandent que le post-trauma soit reconnu comme une blessure à part entière, aussi grave qu'une blessure physique.










