La question des otages et de leurs dépouilles est au cœur des tensions qui fragilisent l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Si la libération des 20 derniers otages vivants a été un succès, le retard dans la restitution des corps des captifs décédés est devenu un obstacle majeur, instrumentalisé par Israël pour justifier le blocage de l'aide humanitaire. Conformément à l'accord du 10 octobre, le Hamas a libéré les 20 otages vivants le 13 octobre, en échange de près de 2 000 prisonniers palestiniens. Cependant, sur les 28 dépouilles d'otages que le mouvement islamiste s'était engagé à restituer, seules 15 avaient été remises au 21 octobre.
Le Hamas a invoqué des "difficultés extrêmes" pour localiser et extraire les corps des décombres de Gaza, ravagée par deux ans de guerre. En réaction, Israël a accusé le Hamas de violer l'accord et a conditionné la réouverture du poste-frontière de Rafah, vital pour l'aide humanitaire, à la restitution de toutes les dépouilles. Cette situation a exacerbé la crise humanitaire.
Le processus d'identification des corps restitués, comme ceux de Tal Haïmi, Ronen Engel ou Eliyahu Margalit, tous tués le 7 octobre 2023, est un moment particulièrement douloureux pour la société israélienne. Parallèlement, les récits des ex-otages libérés ont commencé à filtrer, décrivant des conditions de détention extrêmes : certains étaient détenus dans des cages, des fosses souterraines avec un manque d'oxygène, ou soumis à la famine et à des violences psychologiques.
Ces témoignages renforcent la détermination d'Israël à faire pression sur le Hamas.
En résuméLa restitution des dépouilles d'otages est devenue un enjeu politique et humanitaire central, paralysant l'application complète de l'accord de cessez-le-feu. Ce point de friction illustre la méfiance profonde entre les deux parties et maintient la population de Gaza dans une situation de détresse extrême.