Près d'un an après la chute du régime de Bachar al-Assad, la Syrie est le théâtre d'une recomposition complexe, marquée par les efforts du nouveau pouvoir pour asseoir sa légitimité, la persistance des menaces et les manœuvres des puissances régionales. La découverte de l'horreur du système carcéral d'Assad continue de hanter le pays. Le nouveau président par intérim, Ahmed al-Charaa, tente de rompre avec le passé en engageant un chantier de moralisation du pouvoir et en cherchant des alliances pour la reconstruction. Il bénéficie du soutien de puissances sunnites comme la Turquie, le Qatar et l'Arabie saoudite. Cependant, la situation sécuritaire reste précaire, avec une menace de résurgence djihadiste et des tensions entre le nouveau pouvoir à Damas et les forces kurdes. Dans ce contexte, la question des minorités est explosive ; les Druzes et les Alaouites, craignant pour leur sécurité, expriment des sentiments séparatistes.
L'héritage du régime Assad pèse lourdement.
Des enquêtes, comme celle du journaliste Arthur Sarradin dans "Le nom des ombres", documentent "l'enfer concentrationnaire syrien", un système bureaucratique et barbare conçu pour briser toute opposition. La découverte des archives et des prisons, comme celle de Tadmor, révèle l'ampleur de la répression. Parallèlement, le procès du cimentier français Lafarge pour "financement du terrorisme" en Syrie rappelle les complicités internationales qui ont permis à des groupes comme Daech de prospérer. La société civile est également confrontée à des drames non résolus, comme la disparition de 104 enfants des orphelinats de l'ONG SOS Villages d’enfants, qui avait admis des enfants de détenus sous le régime Assad.
En résuméAprès la chute d'Assad, la Syrie navigue dans une transition périlleuse. Le nouveau gouvernement cherche à se stabiliser avec le soutien des puissances sunnites, mais fait face à des menaces sécuritaires, des tensions intercommunautaires et au lourd héritage de la répression systématique de l'ancien régime.