Malgré un cessez-le-feu temporaire, la profonde méfiance mutuelle a empêché tout accord durable.

Les discussions, qui visaient à mettre fin à une série d'affrontements frontaliers meurtriers ayant fait des dizaines de morts, ont été interrompues après qu'Islamabad a annoncé leur échec, en imputant la responsabilité au gouvernement taliban.

Le cœur du différend réside dans les accusations réciproques de soutien à des groupes terroristes. Le Pakistan exige que Kaboul prenne des "mesures crédibles et décisives" pour empêcher les talibans pakistanais (TTP) d'utiliser le sol afghan comme base arrière pour mener des attaques. De son côté, le gouvernement taliban afghan dément ces allégations et accuse en retour le Pakistan de soutenir la branche régionale du groupe État islamique (EI).

L'échec des pourparlers a été suivi d'une escalade rhétorique.

Le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Asif, a menacé d'"anéantir complètement le pouvoir taliban", affirmant que son pays, puissance nucléaire, "n'a besoin d'utiliser ne serait-ce qu'une fraction de son arsenal". En réponse, le ministre taliban de l'Intérieur, Sirajuddin Haqqani, a averti que certains au Pakistan "jouent avec le feu et la guerre". Malgré l'impasse, les parties ont convenu de reprendre les discussions à Istanbul le 6 novembre pour examiner les modalités d'un mécanisme de suivi du cessez-le-feu. La situation reste cependant explosive, la frontière étant fermée depuis deux semaines, bloquant le commerce et affectant durement les populations locales.