Les deux derniers otages français officiellement détenus en Iran, Cécile Kohler et Jacques Paris, ont été libérés de la prison d'Evin le 4 novembre après 1 277 jours de captivité, une sortie qualifiée de "première étape" par le président Emmanuel Macron. Bien qu'ils soient désormais en sécurité à l'ambassade de France à Téhéran, leur statut de "libérés sous caution" et leur incapacité à quitter le territoire iranien illustrent la complexité de la "diplomatie des otages" pratiquée par Téhéran. Arrêtés en mai 2022 lors d'un voyage touristique et accusés d'espionnage, les deux enseignants ont vécu des conditions de détention qualifiées de "torture" par leur avocate, Me Emma Villard, incluant un isolement prolongé et des interrogatoires sous la contrainte.
Leur libération conditionnelle coïncide avec celle de Mahdieh Esfandiari, une citoyenne iranienne détenue en France pour "apologie du terrorisme" et qui se trouve désormais à l'ambassade d'Iran à Paris.
Bien que la France ne confirme pas de lien direct, Téhéran avait publiquement évoqué la possibilité d'un échange. Cette situation s'inscrit dans une stratégie iranienne récurrente consistant à utiliser des détenus étrangers comme monnaie d'échange pour obtenir des concessions, telles que la libération de ressortissants iraniens ou le dégel d'avoirs. Le contexte est également marqué par des tensions internes en Iran, où la guerre de juin contre Israël aurait, selon une analyse, affaibli les conservateurs au profit des réformateurs, influençant potentiellement la gestion de ce dossier. Une frappe israélienne aurait même ciblé la prison d'Evin pendant leur détention, mettant leur vie en danger selon le ministre français des Affaires étrangères.
Les diplomates français poursuivent un travail "discret, mais constant" pour obtenir leur retour définitif.
En résuméLa sortie de prison de Cécile Kohler et Jacques Paris constitue un soulagement majeur, mais leur situation de "liberté conditionnelle" démontre qu'ils restent des pions dans un jeu diplomatique complexe. Leur retour en France semble conditionné au sort d'une ressortissante iranienne en France, confirmant la pratique de la "diplomatie des otages" par l'Iran pour servir ses intérêts stratégiques.