Les pourparlers de paix entre l'Afghanistan et le Pakistan, tenus en Turquie avec la médiation du Qatar, se sont soldés par un échec, faisant peser la menace d'une reprise des hostilités. Bien qu'un fragile cessez-le-feu conclu en octobre reste en vigueur, les accusations mutuelles et les incidents frontaliers persistants témoignent de la profonde méfiance entre les deux voisins. Les discussions, qui visaient à consolider une trêve approuvée le 19 octobre après une semaine d'affrontements meurtriers, ont achoppé sur des questions de sécurité fondamentales. Le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, a imputé l'échec à Islamabad, affirmant que la délégation pakistanaise avait "tenté de rejeter toutes les responsabilités concernant sa sécurité sur le gouvernement afghan".
Cette demande a été jugée "irréaliste" et l'attitude pakistanaise qualifiée d'"irresponsable et non coopérative".
De son côté, le Pakistan a affirmé qu'il incombait à "l'Afghanistan de respecter ses engagements internationaux [...] concernant le contrôle du terrorisme".
Au cœur des tensions se trouve la question des groupes armés transfrontaliers. Islamabad accuse Kaboul d'abriter les talibans pakistanais (TTP), tandis que le gouvernement taliban accuse le Pakistan de soutenir des groupes armés hostiles à son régime.
La fragilité de la situation a été illustrée par de nouveaux tirs à la frontière à Spin Boldak le jour même de la reprise des négociations, faisant cinq morts côté afghan.
Malgré cet échec diplomatique, Zabihullah Mujahid a affirmé que le cessez-le-feu "tiendra(it)", mais chaque partie a mis en garde contre une reprise des hostilités si les provocations se poursuivaient.
En résuméLes négociations entre l'Afghanistan et le Pakistan ont échoué sur fond d'accusations mutuelles concernant la sécurité transfrontalière, notamment le soutien à des groupes terroristes. Bien que les talibans affirment que le cessez-le-feu tiendra, la méfiance et les incidents violents à la frontière maintiennent un risque élevé de reprise des hostilités.