Malgré cet impasse diplomatique, les deux parties indiquent que le fragile cessez-le-feu conclu en octobre reste pour l'instant en vigueur, bien que la menace d'une reprise des hostilités persiste. Les discussions visaient à consolider une trêve approuvée le 19 octobre à Doha, qui avait mis fin à une semaine d'affrontements frontaliers meurtriers ayant fait plus de 70 morts.

Cependant, les négociations ont achoppé sur des désaccords fondamentaux, chaque camp rejetant la responsabilité de l'échec sur l'autre. Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a qualifié d'"irréaliste" la demande du Pakistan que Kaboul assume la responsabilité de sa sécurité intérieure. En réponse, le ministère pakistanais des Affaires étrangères a accusé le régime taliban de chercher à "éviter toute action concrète et vérifiable" contre les groupes terroristes opérant depuis le sol afghan, citant en priorité le Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP). La méfiance a été exacerbée par de nouveaux tirs à la frontière le jour même de la reprise des pourparlers, chaque pays accusant l'autre d'en être à l'origine. Malgré l'échec des discussions, le porte-parole des talibans a affirmé que le cessez-le-feu "tiendra", tandis que le Pakistan s'est dit "déterminé à résoudre les différends bilatéraux par le dialogue". Face à cette impasse, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé l'envoi d'une délégation ministérielle au Pakistan pour aider à finaliser un accord de paix durable, soulignant le rôle actif de la Turquie dans la médiation régionale.